J'etais au volant de ma quatre roues losque mon regard s'est fixe sur ses volutes crematoriales amenant de cet agglomerat de beton arme cellulaire urbain. Un frisson glasse s'est mis a parcourir mon echine... une vie qui s'est encore eteinte (et normalement une autre s'allume), ces volutes epaisses et chargees d'une vie passee... je ne la remets pas a dieu car il est des paradis plus jouissifs que le royaume des cieux...

Et alors je me suis mise a songer que ce serait la solution la plus simple pour le rejoindre ; devenir ces volutes , ces cendres, ces particules...

les parties necrosees de mon etre, je les laisserai retomber en une pluie acide sur ce gouvernement polluant et les parties saines et passionnees je les laisserai s'envoler loin et haut dans le ciel... les laisseraient s'envoler au gre du vent mais les guiderai quand meme. Les emmener, les faire parcourir cette distance, pour me rapprocher de lui. Une fois au dessus de sa vie, je m'arreterai pour contempler une derniere fois sa beaute puis me laisserai tomber doucement pour l'envelopper de tout mon amour. Chacune de mes particules le penetrera, transpercera les moindes centimetres carres de son corps pour se diffuser dans son etre et le nourir de mon amour.

A cet instant je me suis sentie bien car je pourrais vivre avec lui et mourir avec lui sans jamais en etre separe...

Il peut etre difficile de ne pas succomber a cette tentation de facilite mais paradoxalement si je ne le fais pas c'est pour lui et pour tous ceux a qui je veux encore donner la main tres logtemps...

Il est des peines qui peuvent etre heureuse... je suis heureuse!